Le journal du Tour de France du monde du travail - Isère, le 24 octobre !

Publié le 26 octobre 2022

Mon journal… du Tour de France du monde du travail 
Avec vous sans tabou ! Prenez la parole, parlons de tout …
En Isère, le 24 octobre !

Dans le nord-Isère, où j’étais ce lundi 24 octobre, là comme ailleurs, j’ai pu constater que les travailleurs, les salariés prennent de plus en plus conscience qu’il convient d’agir pour remettre les choses à l’endroit.

Voici par exemple, en pleine urgence climatique - 30 degrés dans le sud de la France en cette fin octobre ! - une entreprise de la filière photovoltaïque basée à Bourgoin-Jallieu en Isère, Photowatt, filiale d'EDF, à qui l’on demande de fabriquer des lingots de silicium pour les envoyer en Chine, pays qui approvisionne le monde entier en panneaux photovoltaïques ! Pour les 182 salariés de Photowatt - ils étaient plus de 1000 en 2012 - comme pour leurs représentants au Comité social et économique que j’ai rencontrés en compagnie du sénateur Guillaume Gontard, tout, je dis bien tout, peut être créé et assemblé, ici en France, par l’entreprise elle-même. A la courte vue ultralibérale qui oblige depuis des années à des plans de licenciement et à fermer des ateliers à haute performance technologique, s’oppose la volonté des salariés de ne pas perdre leur emploi en travaillant utilement contre le réchauffement climatique, en produisant à bas carbone ! Leur savoir-faire, leur maîtrise comptable du dossier, leur esprit d’initiative, se traduisent en propositions concrètes immédiatement opérationnelles pour une relocalisation complète d’une production de A à Z de panneaux photovoltaïques !

Or, on marche sur la tête : dans le cadre du projet de parc photovoltaïque de 22.000 panneaux lancé par EDF Renouvelables sur le site voisin de Creys-Malville, les panneaux viendront de Chine et donc non de Photowatt, filiale d'EDF… M’appuyant sur l’expertise de ses salariés, elle-même soutenue par les élus locaux et régionaux, je vais donc demander à la direction d’Electricité de France ce qu’elle compte faire pour que vive cette entreprise industrielle de haute technologie et au gouvernement les dispositions qu’il entend prendre pour urgemment relancer et développer la filière photovoltaïque en France. Par ailleurs, le PCF local va relancer la décisive bataille de l’opinion…

Un autre exemple d’un savoir-faire de recherche industrielle français de pointe, chez Thalès cette fois qui, grâce à une initiative syndicale d’un projet de création d’une Société coopérative de production (SCOP), associant toutes les parties prenantes, débouche sur une proposition d’élaboration d’un appareil d’imagerie médicale nomade, autrement dit transportable d’un lieu à un autre. Pourquoi un tel projet ? Tout simplement afin de s’émanciper de l’unique voie des grands groupes de santé privés qui, avec pour guide moteur les dividendes des actionnaires, s’enferment dans la réalisation de modèles trop éloignés des réels besoins médicaux tels qu’ils remontent des professionnels du terrain. 

Eu égard à la situation environnementale, sociale et économique de notre pays, en cette terre industrielle historique de l’Isère, l’expertise, l’innovation, le sens des responsabilités, sont bien là du côté du Travail et non du Capital ! Il y a tant à faire, ici comme ailleurs, que cela ne me paraît pas trop demander à l’exécutif que de prendre en compte et d’agir pour la souveraineté industrielle, énergétique, les emplois et la durabilité. Il y a urgence ! Cela relève d’un choix politique que je défends et entends poursuivre !  


Mon journal… du Tour de France du monde du travail 
Avec vous sans tabou ! Prenez la parole, parlons de tout … en Isère, le 24 octobre !

Suite

Fabien Roussel entouré de personnes lors d'une réunion publique

Directes sont les questions, en cette soirée où je sens une ambiance chaleureuse, dans la salle des fêtes du petit bourg de Nivolas-Vermelle en Isère. Pour le premier intervenant, « la question du travail est essentielle ! » et c’est pourquoi, il convient selon lui « d’aller plus loin avec un salaire à vie » quand pour le deuxième, la « Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) nous fait perdre beaucoup de temps ».

 Pour ma part, je ne dis pas la Nupes, mais la gauche. Oui, je dis bien les forces de gauche, qu’il ne s’agit effectivement pas d’enfermer dans un accord électoral mais de rassembler et ce, en dépit des désaccords (retraite avec le PS, Otan avec les Verts ect) en travaillant, avec les populations, sur le contenu.  Les communistes ne sont pas une force d’appoint. Et nous sommes prêts à diriger le pays ! Vingt-six millions d’abstentionnistes, ne l’oublions pas…

 Sur le travail, je continue de penser que j’ai eu raison de lancer le débat en grand, car je me refuse à inscrire la pauvreté dans la durée comme ça a été et c’est encore le cas avec le RMI puis le RSA. La France du travail et pas des allocations, ça veut d’abord dire : maintenir le travail en France ! Et agir pour travailler moins et mieux (les 32 heures existent déjà dans des secteurs) et payé dignement ! La réalité est telle que, ainsi que me le confiera Sophie à la toute fin de la soirée : « C’est un luxe de travailler quand on nous propose que des petits boulots ! » 

 De la sorte, les mobilisations du 27 octobre et 10 novembre sont essentielles pour l’indexation des salaires et des pensions sur l’inflation et leur augmentation, pour l’augmentation du point d‘indice des fonctionnaires alors que les travailleurs souffrent d’une inflation devenue ravageuse. Ce qui est possible pour le Smic - l’indexation sur l’inflation - doit l’être pour les salaires ! Je vais d’ailleurs déposer un texte de loi à l’Assemblée nationale visant à rétablir l’échelle mobile des salaires, remise en cause en 1982 ! Les factures en hausse des carburants, de l’électricité, de l’alimentation, nécessitent ces augmentations. Nous devons être solidaires, il faut que la rue se mobilise !

A un jeune garçon me demandant ce que je lui souhaite, je lui lance tout de go : « Que tu puisses faire le métier de ton choix ! Que chaque jeune puisse finir ses études et puisse avoir un emploi ». Ce qui signifie que l’on doit empêcher le recul annoncé de l’Enseignement professionnel, déjà ramené de 4 à 3 ans et qui entend encore réduire les heures d’enseignement théorique. 

 Carole dit vouloir pousser « un coup de gueule » en témoignant de « la destruction et de la mort du service hospitalier, le CHU de Grenoble fermé la nuit, 22 brancards dans les couloirs, 32 lits de pneumologie fermés », mais aussi des déserts médicaux concernant 11 millions de personnes, des bas salaires indignes, des démissions massives et surtout du « manque total de concertation ». Tour de France des hôpitaux en 2018 à l’initiative des députés - dont j’étais - et des sénateurs et sénatrices communistes, 13 propositions dont la création de 100.000 postes en hôpital public de mon programme aux Présidentielles, dépôt d’une proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux, oui l’hôpital est une grande cause nationale !

Frédéric, jeune enseignant, qui remercie pour cette possibilité de débat offerte ce soir, m’interpelle sur l’énergie au sujet de laquelle dit-il « on est en droit d’attendre un discours de vérité » ! Qu’il s’agisse « du coût réel des énergies fossiles ou du nucléaire, prise en charge du démantèlement, des déchets… », il indique : « on est tellement habitué à payer un prix de l’énergie peu cher » Et de considérer que « notre société fonctionne à crédit » et que « la question de la sobriété est centrale car l’énergie n’est pas disponible pour l’éternité. » Philippe, syndicaliste à EDF, rappelle qu’« EDF n’a jamais fait appel à l’argent public, que toutes les dettes ont été remboursées » et que « le marché de l’énergie aujourd’hui pratique de faux prix ». Je réponds que nous sommes évidemment pour des mesures de sobriété, notamment par l’isolation des habitations, en investissant dans les transports en commun qui devront être gratuits pour inciter à les emprunter. Et que l’on réfléchisse bien quant au prix des carburants : malgré les 60% de taxe publique prélevée sur les dits carburants, les pétroliers gagnent encore des milliards ! Et en conséquence, je me prononce pour un service public de l’énergie qui fixerait les prix. 

Une question sur le remplacement des voitures thermiques à l’horizon 2035 par des hybrides confirme le besoin considérable de production d’électricité (une borne pour recharge d’automobile nécessite 22 kw contre 9 kw pour une habitation) et une autre de Patricia qui s’interroge : « Comment faire pour une énergie indépendante si nous n’avons pas d’uranium en France ? » me permet de  revenir sur le projet de prototype de réacteur nucléaire français de quatrième génération, Astrid,  qui fonctionne avec de l’uranium appauvri (ayant déjà servi) et sur le stock d’uranium en France disponible, équivalent à trois siècles de combustion. 

« Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre la poubelle » lançait Jean Yanne. Nous disons nous que la priorité des priorités est de sortir des énergies fossiles. Pour ce faire, mix énergétique : nucléaire et renouvelables, à savoir, hydraulique (17% de l’électricité française), éoliennes qu’on doit retirer aux privés qui les installent anarchiquement, solaire, le tout piloté par un service public de l’énergie. A une question sur les éventuelles conséquences écologiques de la création de la ligne de train Lyon-Turin - projet de Jean Claude Gayssot ministre communiste des transports de 1997 à 2002 - qui pourrait concurrencer l’ouverture de lignes régionales, je confirme mon soutien à la création de cette future liaison puisqu’elle éliminera des dizaines de milliers de camions qui encombrent les routes ! Et qu’elle ne s’oppose ni à la réouverture des 5000 km de voies ferrées supprimées entre 2017 et 2022 ni à la création de nouvelles lignes interrégionales. 

A une question sur les migrants, je témoigne que j’ai vu à Calais des hommes, des femmes, des enfants dans un environnement indigne et rappelle que le droit au regroupement familial doit être respecté. A celle portant sur les métiers du handicap, notamment des enfants, posée par Mme Dialo, à celle touchant aux quartiers populaires qu’on devrait plus justement nommer, nous dit Claude d’Echirolles, quartiers de misère, à celle qui revient, lancinante, sur qu’est-ce qu’on peut faire ?  je redis qu’être communiste c’est d’abord mettre en pratique la solidarité, l’entraide, la fraternité. C’est d’abord combattre concrètement tout ce qui pourrit la vie des gens, la gêne, la misère comme la sécurité. Dans cette société où l’isolement fait souffrir trop de monde, c’est faire en sorte - pour reprendre le beau mot de Nathalie – que se déploie la passion du collectif.

 

Mes remerciements pour cette journée à Jérémie Giono, secrétaire départemental du Pcf, Eric Hours, conseiller régional, Eric Lambert secrétaire de la section de Bourgoin ainsi qu’à aux syndicalistes de Photowatt, à Sabir Ramic notamment, à Franck Perrin de Thalès comme à Cédric Thudenoz et Philippe Ovepian d'EDF.  Mais aussi à Christian Beton maire de Nivolas-Vermelle, à Michel Rival son prédécesseur qui m’ont si gentiment accueilli et aux camarades qui ont permis la réussite de cette rencontre.


Retour en vidéo sur cette étape 👇


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Avec vous sans tabou ! Prenez la parole, parlons de tout … en Isère, le 24 octobre !

Post-scriptum

M. Christian Chevallier, maire de Châtenay, présent à la soirée du 24 octobre à Nivolas-Vermelle, m’a gentiment envoyé ce courriel à la suite de cette rencontre à laquelle il a assisté sans avoir pu prendre la parole. La voici restituée par cette missive. Je l’en remercie vivement.

Bonjour,

Christian Chevallier, maire de Châtenay, au pied des Chambarans, petite commune de 440 habitants dans un territoire à dominante rurale et privée de nombreux moyens de transports même si l'aéroport n'est pas loin, on n'est pas nombreux à prendre l'avion pour aller au boulot...

J'ai essayé de parler mais ma main est restée orpheline.

J'aurais aimé parler des trois Z : Zéro Artificialisation Nette, Zero émission nette, Zone à faible émission (nous sommes entre Grenoble et Lyon qui sont concernées). 

En effet, même si chacun d'entre nous rêve de vivre d'amour et d'eau fraîche, il faut si possible aller travailler et avoir un habitat pas trop éloigné.

Avec les 3 Z, on oublie les HLM en banlieue puisque plus d'artificialisation, donc les centres bourg vont s'arracher et les prix monter...

Avec la ZFE, les couples "moyens" qui vont travailler devront acheter deux véhicules électriques mais en garder un, thermique, s'ils ont encore le droit de partir en vacances ou aller voir leurs parents si ceux-ci ont encore assez d'argent pour se payer un Ehpad, de préférence loin dans la campagne pour espérer des tarifs plus cléments ou moins chers... Donc, surconsommation et/ou chômeurs supplémentaires !

J'étais, avec mes collègues maires, invité la semaine dernière par des sénateurs (Savin et Puissat), dans notre intercommunalité très nettement LR. Je leur ai soumis la question. Ça les a interpelés, voire intéressés, surtout quand j'ai proposé que les habitats à loyers modérés ne pénalisent pas les communes sur leurs PLUI (Plan Local d’Urbanisation Intercommunal) afin qu'elles continuent voire augmentent la construction de ces derniers.

Par contre, je les ai un peu plus contrariés lorsque j'ai évoqué que tous les maires se plaignent de la présence de plus en plus aléatoire des corps de fonctionnaires, police, enseignement, santé, etc alors que depuis des décennies, les différents pouvoirs les ont supprimés à tour de bras ! D'autant plus cocasse, si on met de côté l'aspect dramatique que les intercommunalités avec les mêmes personnages politiques, une fois sur le terrain, emploient des centaines de territoriaux : faites ce que je dis, pas ce que je fais ! 

Si d'autres partis m'invitent, j'irai (sauf un...)

Ne suis encarté nulle part même si je penche du côté de mon cœur depuis toujours.

 

Bonne gravitation.

Amicalement

Christian Chevallier