Quand elle arrive au pouvoir fin 2022, Giorgia Meloni promet aux Italiens la renaissance économique, et particulièrement la fin de l’austérité, dont l’imposition, particulièrement sous l’égide de Bruxelles et de la Troïka avait laissé un gout amer aux Italiens.
Près de deux ans après son arrivée au pouvoir, une constatation s’impose, le gouvernement d’extrême droite a poursuivi et amplifié les politiques des libéraux l’ayant précédé. Il a menti. Notamment dans trois domaines essentiels : l’austérité, les retraites et la santé. Voila qui laisse augurer d’une politique du RN…
Symbole de ce renoncement systémique, l’acceptation de l’austérité budgétaire. Renonçant à toutes ses promesses de campagne, Giorgia Méloni a trahi ses électeurs, et la grande majorité du peuple italien, en soutenant la nouvelle réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance, afin, selon elle « d’équilibrer la nécessaire solidité des budgets nationaux, et la soutenabilité de leurs dettes publiques ». Derrière le verbiage, comprendre : accepter l’austérité et renoncer à tout combat pour la souveraineté du pays.
Comme en France, la question des retraites est essentielle en Italie. Et Méloni comme Bardella, a menti. La Première ministre italienne avait fait campagne sur l’idée d’abroger une loi de 2011 rallongeant la durée du temps de travail permettant d’ouvrir les droits à retraite à 67 ans. Promesse non seulement non tenue, mais, pire, les pénalités pour ceux désirant partir à la retraite avant 67 ans ont été renforcées par l’extrême droite, pouvant désormais atteindre 15% des pensions. Oubliée, également, la promesse d’augmentation des pensions minimales, qui ne connaîtront pas d’augmentation malgré l’inflation et demeureront bloquées à 534 euros.
Comme en France le système de santé publique italien est en crise. La main sur le cœur, se référant au drame du Covid-19 Giorgia Méloni avait promis, lors de sa campagne, de soutenir le système de santé italien. Là encore, mensonge, trahison et néolibéralisme le plus crasse. Dans la dernière loi de finances, tandis que les dotations aux institutions publiques de santé reculent, les hôpitaux privés vont, eux, bénéficier d’une augmentation de crédits de….600 millions d’euros.
Lucien Zeki